Depuis plusieurs années le club IAE (Insertion par l’Activité Économique) intègre des valeurs économiques, sociales et solidaires au sein de ses différentes structures. À l’occasion des 10 ans de l’ESS nous avons rencontré trois acteurs de ce club IAE pour parler de leurs Histoires, de leurs fonctionnements et de leurs avenirs. Nathalie Destrez, encadrante socio-professionnelle chez Travail Services, Lénaic Vache, coordinateur chez FACE Côte d’Opale et Xavier Retaux, directeur des Ateliers de la Citoyenneté.
Pouvez vous nous raconter la naissance de vos structures ?
Nathalie Destrez : Travail Service a 35 ans. L’idée est venu de plusieurs acteurs de l’insertion à une époque où les structures IAE (Insertion par l’Activité Économique) étaient en plein essor sur le territoire. Au départ Travail Services c’était essentiellement du repassage et du ménage. Notre but est de remettre les personnes à l’emploi par le travail et la formation, avec autonomie, chez les différents clients. Avoir des heures de travail et un accompagnement socio-professionnel, sont les principales activités depuis sa création.
Lénaic Vache : FACE VALO a été créée en 2011. Il s’agit d’une association d’insertion par l’activité économique qui a pour objectif de favoriser l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi, en leur proposant des contrats à durée déterminée d’insertion (CDDI) renouvelables jusqu’à 18 mois. La première activité qui a été créée est la Ressourcerie qui est une activité adaptée à notre objectif d’insertion. FACE VALO a été créée par les membres du club d’entreprise FACE Côte d’Opale qui s’appelait alors FACE Calaisis et son équipe dirigeante. FACE VALO agit en faveur de l’inclusion et collabore avec des partenaires publics et privés pour développer des projets adaptés aux besoins locaux, tout en participant à des projets nationaux en intégrant les enjeux de développement durable.
Xavier Retaux : Les Ateliers de la Citoyenneté sont nés le 13 décembre 2001 à l’époque les chantiers d’insertion étaient portés par des organismes de formation. L’État a décidé qu’il fallait des structures spécifiques pour porter les chantiers d’insertion. Il fallait créer une association pour pérenniser ces chantiers. Notre premier chantier était la rénovation de la Péniche Restaurant à Lille.
Quels sont les principes fondateurs de vos établissements ?
ND : La lutte contre le chômage, l’exclusion et la pauvreté. Travail Services permet aux personnes éloignées de l’emploi d’être entourées pour récupérer les codes. Nous faisons de la pédagogie autour des clients, qui jouent le jeu de la solidarité. Nous ne sommes pas dans la recherche de chiffre d’affaire. Nous sommes dans la transition vers l’emploi, l’accompagnement professionnel sans s’introduire dans leurs intimités.
LV : Les principes fondateurs de FACE VALO s’appuient sur les valeurs de l’ ESS, en mettant l’accent sur la solidarité et l’utilité sociale. L’association s’engage à favoriser l’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté, en collaborant étroitement avec des entreprises, des institutions publiques et d’autres associations pour maximiser l’impact de ses actions. L’ACI (Atelier Chantier d’Insertion) vise à insérer socialement et professionnellement les personnes éloignées de l’emploi, tout en réduisant les déchets par le réemploi et la valorisation d’objets.
XR : C’est au premier conseil d’administration. Des citoyens avaient une envie de mettre en place un outil d’insertion et de se confronter à la découverte pour faire tourner ce projet. Aider les gens en difficulté par l’insertion c’est notre principe fondateur.
Quelle est votre définition de l’ESS ?
ND : L’économie sociale et solidaire, pour nous, c’est le territoire de proximité. Utiliser et actionner les différents partenaires sociaux, pour que des actions soient intelligemment créées pour faire profiter un maximum de partenaires. C’est également de l’action sociale pour réintroduire du lien dans les quartiers.
LV : Pour nous, l’ESS est un outil pour permettre le retour à l’emploi durable de personnes qui en sont éloignées voir très éloignée afin de permettre leur insertion dans la société. Elle permet à la fois la levée des freins par un accompagnement social et la découverte de métiers dans un environnement adapté.
XR : L’économie, c’est quelque soit les formes juridiques des structures, elles ont en commun si elle dégage du bénéfice, ce bénéfice est réinjecté dans la structure. Le volet économique de l’ESS n’a pas d’intérêt ni de profit et c’est non lucratif. Toujours avec une trésorerie pour le bon fonctionnement de la structure. Le social c’est l’accompagnement des personnes. Le solidaire c’est aider les gens mais également aider les autres structures, le collectif est important.
Combien votre structure compte-t-il de salariés ?
ND : C’est une moyenne, tous les mois nous n’avons pas le même nombre de salariés. Nous avons des contrats mensuels, des CDD d’usage. Toute les personnes ne font pas forcement un parcours de 24 mois chez nous. Tous les mois il y a des entrées et des sorties. Chez Travail Services il y a une centaine de salariés en insertion.
LV : FACE VALO emploie une trentaine de personnes en moyenne, majoritairement en insertion par le biais de CDDI. L’équipe comprend un coordinateur, trois encadrants, un conseiller en insertion professionnelle et 3 permanents.
XR : Il y a environ une centaine de salariés dont 80 en insertion professionnelle sur des parcours de 18 à 24 mois. Une vingtaine de permanents en CDI pour les postes d’encadrants technique, social, administration…
Quels sont vos pôles d’activité ?
ND : Le service à la personne, du ménage, du bricolage et du jardinage chez les particuliers. De temps en temps des déménagements, de la manutention, et du nettoyage de locaux. Nous avons également une grosse activité de gardiens d’immeubles (entretien des communs, poubelles…). Il y a également deux marchés avec le département. Un remplacement d’agent dans les écoles publiques (Gestion des cantines…) et un remplacement de personnel, une mise à disposition en plus selon le besoin des écoles.
LV : Nos activités principales sont la rénovation de meubles anciens et de matériel médical. Mais également la vente de divers objets dans nos magasins Ressourcerie et Matériauthèque. Nous faisons aussi de la livraison, de l’installation chez le client, du déménagement et du vidage d’appartement.
XR : Historiquement nous avons commencé avec le bâtiment et nous continuons. Par la suite la restauration a pris une place importante avec les restaurant Au Coin de la Ferme et Les Petites Mains. Nous avons également un atelier multimédia et Déco qui sont les vitrines du savoir-faire des ADLC. Nous faisons également du commerce avec le Comptoir de l’Ilot et la Conciergerie pour de la livraison et plusieurs autres services.
Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
ND : Maintenir nos clients pour aider les salariés à avoir une activité salariale. Développer l’aspect terrain et la prise de contact avec les clients pour rassurer les personnes et les salariés pour leur expliquer certains changements par exemple. Accompagner sur place et faire de l’encadrement technique.
LV : FACE VALO envisage d’étendre ses programmes d’insertion et d’accompagnement en développant de nouvelles activités ou chantiers, ce qui pourrait augmenter le nombre des bénéficiaires.
XR : Avoir envie de développer d’autres projets et de maintenir l’existence de notre structure.
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