Opur, atelier chantier d’insertion, est une scierie qui emploie 25 personnes, principalement dédié aux activités des espaces verts. Opur, grâce à une bonne gestion, a pu investir dans de nouveaux locaux et de nouvelles machines afin de s’élargir et de s’ouvrir à de nouveaux horizons.
Opur est un atelier chantier d’insertion créé en octobre 1995 et qui aura 30 ans l’année prochaine. Dans ces années 1990 il y avait un fort taux de chômage à Guînes et alentours, aussi le maire de l’époque a voulu créer des dispositifs comme Cide-lise, qui était encore à Guînes à cette époque mais qui est ensuite partis sur Boulogne. Thierry Catry a repris les rênes de Opur en 2014, alors que l’association présentait des comptes négatifs. Les dettes furent apurées en 2023 après des remboursements qui auront duré presque dix ans et de nouveaux prêts ont ainsi pu être négociés auprès des banques. Tout ce projet découle d’une étude qui a été faite après la période Covid, au moment du rebond des actions de FDI (Fonds départemental d’insertion) où des recherches avaient été faites pour financer des structures créatrices d’emplois. Aussi, à cette époque, Thierry Catry a réalisé une étude sur la filière bois regroupant toutes les activités et métiers liés à ce domaine (Bûcherons, charpentiers, menuisiers…). Thierry Catry appuie sur le fait que découlant de cette étude, à l’échelle locale, soit environ 50 kilomètres autour de calais, il y avait très peu de menuisiers et surtout aucune scierie dans un rayon de 80 kilomètres ce qui implique que Guînes était un lieu idéal pour implanter une filière bois. De plus, Thierry Catry insiste sur le fait qu’aucune concurrence n’est faite puisque Opur est la seule filière dans ce corps de métier. « L’objectif de Opur étant de faire du circuit court avec le bois et donc de rester très local pour ainsi ne faire d’ombre à personne en respectant ce rayon d’une centaine de kilomètre maximum ».
Thierry Catry explique que la première étape dans les investissements fut l’acquisition d’un terrain puis la construction de bâtiments. En effet, avant, Opur avait ses bureaux dans l’ancienne gare de Guînes prêtée par la ville. Aussi la construction de bureaux dans les nouveaux bâtiments lui permette aujourd’hui d’être totalement autonome et de ne plus dépendre des aléas politiques. Le directeur de Opur, rappelle d’ailleurs que pendant cette période post Covid et des FDI , la volonté politique générale était la création d’emploi mais qu’aujourd’hui il n’y a plus de budget pour financer les postes d’insertion, aussi déplore-t-il qu’après ses nombreux investissements immobiliers et autres nombreux achats de matériels professionnels, Opur n’a pas la main d’œuvre suffisante pour les faire tourner car la majorité de ses équipes est assigné aux espaces verts dans lesquels ils sont d’ailleurs débordés.
En découle un retard d’un mois dans ses engagements sur d’autres projets. Il lui manquerait six postes supplémentaires que, faute de budget, il ne peut avoir. Opur est, en effet, subventionné pour 25 employés alors que, selon Thierry Catry, il y aurait du travail pour 31 personnes. Enfin, Thierry Catry doit s’adapter à la rigueur budgétaire mais précise-t-il que les espaces verts se termineront en décembre et qu’il pourra alors dédier six personnes de ses équipes à ces projets qui sont pour l’instant en suspend. À ce jour, les principales activités sont le maraîchage et le bois de chauffage et dans ces deux cas il y a quand même une perte d’argent selon Thierry Catry, aussi, explique t-il que plutôt que de faire pousser des légumes ou couper du bois pour être brûlé, ces activités vont être stoppées et les équipes seront affectées aux activités plus nobles du bois comme la fabrication de planches, de charpente, meubles… D’ailleurs, précise -t-il, ces activités d’espaces verts ne durent que pendant la période hivernale et servent à occuper ses équipes durant trois à quatre mois mais elles demandent également une logistique trop importante (Découpe de bûches, livraisons…) Opur a deux valeurs : l’emploi pour tous et respecter l’environnement. En effet, les arbres qui sont coupés aujourd’hui doivent faire 100 km avant d’arriver dans une scierie. Thierry Catry donne l’exemple de poteaux en chêne qui ont servi à longer une autoroute de la région et qui ont été achetés dans une scierie de Grenoble alors que Opur aurait pu réaliser cette commande et cela aurait contribué à l’écologie et un coût en transport bien moindre. Mais il y a pire ajoute-t-il, en effet, à l’ échelle nationale, quand les arbres ont une longueur de plus de 7 mètres, ça part en Chine en bateau pour être coupé en planche avec une qualité médiocre, même pas écorcé ou avec de nombreux coups de scie d’après Thierry Catry et les planches reviennent après un autre voyage de 8000 km, toujours en bateau.
Texte: David Bacquet
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