Tous les mois a lieu un atelier non-mixte pour les femmes désirant apprendre la mécanique vélo. Marlène Hagnéré, organisatrice de ces animations, nous en parle plus en détail.
Un jour, Marlène et son compagnon Vincent ont eu une idée audacieuse : faire le tour de l’Eurasie en vélo. Sur les routes, ils ont rencontré d’autres personnes ayant entamé ce même voyage, dont plusieurs femmes qui parcouraient les routes seules. Admirative, Marlène a décidé de terminer la boucle entamée avec Vincent en solitaire pendant trois mois. Après être revenue sur Calais, elle rejoint la Compagnie du Dragon, mais un projet professionnel autour du deux roues se forme dans son esprit. C’est grâce au livre de Louise Roussel, sur le guide du vélo au féminin, que tout s’enclenche. Louise était aussi venue ce 7 Juillet, au Tour de France à Calais, pour présenter son film dans lequel elle dresse différents portraits de femmes à bicyclette, dont des mécaniciennes. Inspirée par son travail et ces cyclistes, Marlène se lance alors dans une formation en mécanique vélo.
« Je me suis retrouvée dans ces portraits de femmes et je me suis dit pourquoi pas moi », nous confie-t-elle.
Embauchée à Opale Vélo Services, Marlène obtient la confiance de l’équipe sur l’organisation et la proposition de projets. Elle a découvert le concept d’ateliers participatifs en non-mixité grâce aux Jantes du Nord, une association autour du deux roues qui en organise toutes les semaines. Marlène a proposé cette idée à ses collègues qui ont accepté. Tous les mois ont lieu donc ces ateliers réservés aux femmes.
« Mais pourquoi des ateliers qui n’acceptent que les femmes ? » entend souvent Marlène malgré les retours très positifs. Si une animation auprès d’un public très ciblé existe, c’est pour une bonne cause. Le domaine de la mécanique vélo est principalement occupé par les hommes, ce qui empêche beaucoup de femmes d’y trouver leur place. De plus, le vélo est un véhicule qui se développe de plus en plus, que ce soit en tant que moyen de transport, en mode de livraison ou tout simplement pour se déplacer dans la vie de tous les jours. C’est un aussi un moyen de lutter contre la précarité, lorsque rouler en voiture devient trop cher. Les femmes veulent alors réparer leur bicyclette elles-même par souci d’économies, mais être avec des hommes ne met pas tout le monde à l’aise, surtout quand on ne s’y connaît pas au départ. Le but est de leur apprendre la mécanique et non pas de le faire à leur place.
« Je n’ai pas de problème avec la mixité. Je me sens à l’aise avec ça, mais ce n’est pas le cas de toutes les femmes. Ces ateliers, je ne les fais donc pas spécialement pour moi, mais pour elles », explique Marlène.
D’ailleurs Opale Vélo Services propose aussi des ateliers mixtes. Des femmes y assistent, dont certaines qui s’y présentent par la suite grâce à Marlène. En effet, son savoir a permis à une participante de se sentir prête à participer à un de ces ateliers dédiés à toutes et à tous. Maintenant plus armée en connaissance, cette femme se sent plus à l’aise.
« Grâce à cet exemple, on se rend compte que les réunions non-mixtes sont une étape dans la construction de plus d’égalité et de mixité, et non un instrument de clivage, comme on les voit souvent à tort », appuie Marlène.
Les ateliers non-mixtes sont des moments de partage, de transmission. Marlène est aussi bien entourée de femmes débutantes que d’expertes, ce qui l’enchante.
« J’ai fait une formation en mécanique, mais je suis encore en train de me former. Ça fait un an que j’ai fait ma formation, mais je suis ouverte à connaître des filles qui s’y connaissent encore mieux que moi et qui partagent pendant ces moments-là », se réjouit-elle.
Marlène base ses ateliers sur des thématiques précises, comme le freinage, la crevaison ou savoir diagnostiquer une panne. Tout se déroule à OVS, où des outils sont mis à disposition des femmes qui ramènent, si possible, leur propre vélo. Pendant deux heures, Marlène explique comment entretenir son deux roues et passe pour aider. Ce dernier atelier, nommé « Révision automnale », était un approfondissement du premier et permettait de se pencher sur les organes de sécurité.
C’est un atelier où se mélangent complicité, savoir et bienveillance. Marlène n’attend plus que vous pour partager ses connaissances et pour en apprendre plus !
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