L’artiste calaisien Benoît Saison nous dévoile ses œuvres lors de son exposition aux Caléidoscopes, galerie d’art située au 32 rue de la Paix. Entre originalité et expérimentation, il nous emmène dans son univers de papier.
La galerie les Caléidoscopes a accueilli le public le 25 janvier à 18h54. La pleine lune était levée à cette heure précise pour offrir sa lumière aux œuvres de Benoît Saison. Accrochées sur toute la largeur des murs, elles s’unissent avec la clarté pour offrir une exposition hors du commun. Hors Cadre, comme le titre de cette carte blanche, elles sont en petit format et en grand nombre pour former une forêt de papiers recyclés colorés de noir, de bleu et de rouge. L’artiste a réalisé de précédentes expositions avec sa pâte à papier : sculptures, traces de doigts et d’outils, reliefs sont ses marques de fabrique.
« En tant qu’artiste, on cherche toujours. Je n’ai pas l’impression de faire deux fois la même chose. On peut utiliser la même technique, mais ce sont le fond et l’expression qui doivent évoluer » se confie Benoît.
La forêt n’est pas seulement le nombre. Ses œuvres évoquent des arbres alignés dans les landes et leur aspect s’approche de l’écorce. L’artiste a ajouté quelques substances pour avoir différentes couleurs de papier telles que l’ocre. À la lumière, elle interroge les spectateurs sur ces formes et représentations. Le public y trouve un univers japonisant et épuré, ce que Benoît a conçu sans le vouloir. Son art vient de façon instinctive, sans désirer que cela ressemble à quelque chose en particulier. Tout ce qu’il construit est un lien entre l’objet et la matière. Son but est d’avoir un résultat qui fonctionne, sans rien ajouter d’autre. Ses œuvres rappellent la nature par leurs brins d’herbe, leurs épis de blé, leurs cercles détaillés qui se rapprochent du tronc d’un arbre.
L’autre côté du bâtiment n’accueille aucune clarté et se présente comme une grotte de papier. Benoît prête une lampe frontale au visiteur qui entre dans une autre dimension de l’exposition. Au centre, un lustre fabriqué à partir de pages de livre est suspendu au plafond. D’autres œuvres sont accrochées aux parois et dévoilent leurs reliefs et leurs formes. Pour certains, cette grotte renvoie aux gravures préhistoriques, pour d’autres, elle rappelle l’enfance et ses cabanes improvisées.
« Ce n’est pas ce qui est représenté qui est important, c’est l’émotion que ça vous donne. C’est une confrontation à l’image, à ce qu’on vous propose qui doit vous faire réagir et la notion d’œuvre est dessus », explique Benoît.
L’artiste a poursuivi sa carte blanche avec une deuxième performance en nocturne avec le musicien Panda Senseï. Benoît a utilisé son originalité avec un aquarium dans lequel il a installé des caméras et ses créations. La projection se déroulait sur les vitres de la galerie, teintes en blanche, et le jeu cinématographique de l’artiste créait un ciel étoilé. Le son de Panda Senseï accompagnait cette improvisation, rendant le tout psychédélique et cosmique.
« C’était intéressant de voir comment s’organiser un exposition et surprenant car cette expérience sautait aux yeux », raconte Benjamin Ansel, salarié aux Ateliers de la Citoyenneté.
C’est d’ailleurs la structure d’insertion professionnelle qui découvre l’art de Benoît Saison à travers des ateliers. Les employés ont eu la chance de découvrir son exposition et d’exercer à leur tour la linogravure et le dessin au fusain. Une expérience qui mêlait détente et imagination.
La carte blanche se poursuit avec trois autres performances, dont une qui se déroulera ce samedi 17 février à 20h30 avec une nuit de la gravure sur des boîtes de lait et des machines à pâtes.
Mélanie Lefebvre.
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