Le jeudi 12 décembre, les Ateliers de la Citoyenneté et le Collectif Cré’Art recevaient au sein du restaurant Au Coin de la Ferme, le vernissage de l’exposition itinérante Mahra le Toit, intitulé ‘‘50 ans, 50 rêves”. Cette démonstration artistique met à l’honneur les visages des personnes accompagnées par l’association mais également de ses professionnels, de ses fondateurs et de ses partenaires. Ces photographies sont complétées par une phrase évoquant un rêve, celui de la personne photographiée. Écho d’un évènement visible jusqu’au 6 janvier 2025.
Dès sa création en 1974, l’association Mahra le Toit porte à bout de bras des valeurs importantes à leurs yeux telle que la solidarité, l’humanisme, l’engagement et le respect. Sa principale mission est d’accompagner les personnes isolées, en détresse et en grande précarité. La structure sociale offre aux personnes aidées un accompagnement personnalisé, un accès aux droits, un hébergement ainsi que des clés pour un retour à l’emploi serein. Cette exposition itinérante intitulé ‘‘50 ans, 50 rêves” est une initiative de deux moniteurs éducateurs de l’association, Moise Jeanlys et David Lachasse « Pour les cinquante ans de Mahra le Toit on avait l’idée de mettre en valeur nos hébergés avec une exposition photo anonyme. L’anonymat préserve les personnes et le jugement n’a plus lieu d’être. Le but de cette exposition et de mettre en avant les personnes et de transmettre au public du Calaisis et de l’Audomarois, leurs rêves. Ces rêveries renvoient à une certaine réalité, c’est le but de l’exposition » explique David Lachasse. Cette exposition est un partenariat avec le Collectif Cré’Art des Ateliers de la Citoyenneté dans le cadre du projet Rhizomes. Soutenu par la fondation Carasso, le projet Rhizomes permet aux salariés des ADLC d’accéder à des temps de pratiques culturelles durant leurs horaires de travail.
C’est une foule compacte et émue qui a assisté à l’exposition Mahra le Toit ce jeudi 12 décembre à 15h00. Sur les murs du restaurant Au Coin de la Ferme, 25 portraits encadrés sobrement. Sur chaque œuvre, une citation de la personne qui évoque son rêve. Avec humanité et sincérité certains veulent être star du rock ou voyager dans le temps. D’autres veulent un CDI ou un hébergement et c’est toute la force de cette exposition, rendre visible les invisibles. Marie Dufossé est cheffe de service CHRS (Centre d’Hébergement et de réinsertion Sociale) chez Mahra le Toit et elle nous témoigne son ressenti concernant l’exposition. « L’exposition est super intéressante ! Nos hébergés sont valorisés et reprennent confiance en eux ». Une personne accompagnée par Mahra le Toit se livre sur cette expérience de manière anonyme « C’est drôle de se voir en photographie. Pour la première fois que je suis au centre de l’attention et ça me fait plaisir ». Nicolas Mullard est salarié aux ADLC et membre du Collectif Cré’Art, il nous explique le principe du Bibi Project « C’est un projet expérimental d’exposition au restaurant Au Coin de la Ferme. Nous essayons de varier la programmation en naviguant entre différents univers artistiques ». Durant le verre de l’amitié les visiteurs tourbillonnent autour des œuvres et chacun y va de son commentaire positif. Un tableau blanc confectionné par le Collectif Cré’Art invite les visiteurs à vouloir inscrire leurs rêves « Nous sommes tous égaux car nous avons tous des rêves » explique David Lachasse avec panache.
‘‘50 ans, 50 ans rêves” témoigne du travail accompli depuis plus de cinquante ans par l’association Mahra le Toit. Aider les personnes en situation d’extrême précarité, sans jugement, avec humanisme et solidarité. L’exposition sera visible jusqu’au 6 janvier prochain et fera une halte au bar coopératif La Timbale à partir de janvier 2025.
Texte: Benjamin Ansel
Dessin: CROCRO-Dyle
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