Coordinateur de la Cité de l’Emploi, Bertrand Séguin organise avec la compagnie Hervé Koubi des ateliers de sophro-danse pour les habitants des quartiers. La Cité de l’Emploi permet d’informer les habitants des quartiers en terme d’accompagnements ou de droits communs pour ensuite leur en faciliter l’accès.
De nombreuses actions créent du lien et beaucoup de partenaires existent sur le territoire. On retient le Département, l’État (qui gère le projet), les centres sociaux du Calaisis, Pôle Emploi, les CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), la CMA (Chambre de Métiers et de l’Artisanat) et les associations comme la Spirale et le SAS Coluche. Bertrand amène ainsi toutes ces structures autour de la Cité de l’Emploi afin de coordonner les actions pour les habitants. De leur côté, Clémence Hagneré et Maharzia Lafhaj sont médiatrices. Leur rôle est d’aller vers ces personnes éligibles, de 16 à 64 ans, et de les renseigner sur certaines solutions (problèmes de garde, permis, emplois…).
Grâce à leurs enquêtes, elles ont pu constater que la majorité des bénéficiaires sont des femmes qui ont élevé leurs enfants et qui veulent reprendre une activité. Le public est principalement âgé de 35 à 45 ans, même s’il y a aussi beaucoup de jeunes et de seniors au-delà de 50 ans. Il existe moins de dispositifs pour les adultes que pour les jeunes. Bertrand monte alors des actions spécifiques à destination d’un public jeune et adulte (surtout pour celles et ceux essayant de se réintégrer dans la vie professionnelle) pour les éclairer, les préparer et créer une dynamique spécifique dans leur parcours professionnel. Les partenaires fondent des programmes avec Bertrand, Clémence et Maharzia. Ils travaillent ensemble sans se substituer aux structures. « Tous ceux qui rentrent dans l’accompagnement Cité de l’Emploi font ça pour changer de vie, chercher l’information ou évoluer » explique Bertrand.
« En corps un café » débute en mai avec la Compagnie Hervé Koubi. L’action intègre des demandeurs d’emploi afin de travailler leur confiance en eux. Pour cela, des séances de sophro-danse étendues sur trois ateliers leur enseignent des techniques de relaxation, ce qui leur permettra de se sentir plus détendu au travail et à un entretien d’embauche. Six autres ateliers suivent avec une chorégraphie des mouvements appris. Deux danseurs professionnels de la compagnie Hervé Koubi se mêlent au groupe et le programme développe le bien-être et le dynamisme des habitants des quartiers pour leur recherche d’emploi ou d’insertion. En parallèle, un suivi avec l’organisme PIF (Partenaires Information Formation) les aide à travailler leur projet professionnel, planifie des visites d’entreprises pour ainsi rencontrer des spécialistes et découvrir les métiers. Deux axes constituent alors « En corps un café ». D’un côté, le développement personnel pour stimuler la confiance en soi et mettre en avant la personne, car danser avec des chorégraphes et travailler sur les gestes peuvent être valorisants pour eux. D’un autre, se concentrer sur son projet professionnel et rencontrer des entreprises.
Clémence s’intègre au cœur du projet en participant aux ateliers avec les habitants. L’alliance entre la danse et les partenaires insertion fonctionnent très bien.
« On n’a que des retours positifs. On nous explique bien comment ça se passe, comment bien respirer… À la fin, toutes les personnes qui participent sont vraiment détendues et sont heureuses de faire partie de cette action. L’idée est vraiment qu’elles prennent confiance en elles et qu’elles puissent se gérer pendant les entretiens, se dire « j’étais capable de faire ça, donc je suis capable de passer un entretien » raconte Clémence.
Ces neuf ateliers se déroulent entre mai et début juillet. Le 5 juillet à 11h, les demandeurs d’emploi représenteront un compte rendu de leur aventure à un public (leurs proches, les partenaires officiels qui ont participé à l’action) à la salle Marinot, au Beau-Marais. Il s’agit d’une restitution d’ateliers d’une demi-heure et non d’un spectacle. À ce jour, neuf personnes ont tenté ce programme original, en sont sorties avec détermination, positivité et bien-être. Muriel Onuphre, sophrologue et représentante de l’action, les accompagne avec enthousiasme. Les habitants des quartiers ne sont ni danseurs, ni sportifs et pourtant, ils dansent avec des professionnels.
« L’art a toujours amené à un développement personnel » affirme Bertrand.
Il a ainsi fait appel aux ADLC pour valoriser cette action en filmant l’évolution du groupe. Nicolas Mulard, salarié à l’atelier multimédia, assiste à chaque atelier pour capturer ces moments afin de monter un reportage. Démontrant des séances de sophro-danse et des visites d’entreprises, cette vidéo sera remise aux participants et servira d’outil de communication pour les partenaires, afin de dévoiler les actions mises en place et pour que d’autres puissent voir le jour et surtout pour valoriser les habitants des quartiers.
« D’abord, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. La sophrologie, c’est très calme. Mais, comme ça dérive vers la danse, mes vidéos vont montrer le rythme des ateliers montant en crescendo et chronologiquement. C’est aussi intéressant que de voir l’évolution des bénéficiaires qui sont peu bavards à leurs tout débuts et qui se libèrent avec la danse. On voit qu’ils sont super heureux de faire ça et qu’ils extériorisent tout » constate Nicolas.
« C’est un bon moyen aux personnes timides et peu confiantes de sortir de cette bulle qu’elles ont créée et de gérer leur quotidien. Par exemple, des mères de famille sont présentes aux ateliers et utilisent les méthodes de sophrologie dans leur vie de tous les jours » raconte Nicolas.
Grâce à cette superbe initiative, la Cité de l’Emploi espère reprendre « En corps un café » et bien sûr encore ces séances de sophro-danse.
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