Le 22 septembre dernier le bar Le Chat Bleu ouvrait les portes de son bar à l’artiste Sylvain de Saturne et son concert intitulé « La guitare d’E ». Retour sur une soirée riche en humour, en émotion et en grand n’importe quoi.
En arrivant sur les lieux du bar Le Chat Bleu on ressent une sorte de nostalgie. L’ambiance est tamisée, Brassens et Trenet poussent la chansonnette en fond rétro. Les murs sont d’un bleu éclatant, rien à envier au célèbre peintre Yves Klein. Sylvain de Saturne nous accueille avec sourire et bienveillance. Ce musicien de 41 ans est surtout connu pour son duo musical qu’il forme avec son frère, les fameux Frères Wall & Gain connus des spectateurs du Channel Scène Nationale. Sylvain de Saturne s’occupe également de La SAP (Société Anonyme et Populaire), association qui a pour but d’organiser et de développer l’écotourisme à travers l’éducation dans toute la région « L’association intervient auprès des écoles, des centres de loisir et de nombreux partenaires, souvent d’économie sociale et solidaire, et parfois des acteurs culturels. Sylvain de Saturne en est pour l’instant le seul employé, il alterne les interventions dans les écoles, l’entretien des ânes et les pratiques artistiques au sein de cette jeune association calaisienne. Tu vois aujourd’hui je suis allé à Boulogne-sur-Mer dans une école, j’ai fait 500 barbes à papa, je suis fatigué mais les gamins sont contents, je n’ai jamais aimé l’école et je me retrouve à faire des ateliers d’écriture dans les collèges, c’est le monde à l’envers » explique-t-il en rigolant.
Autour d’un verre Sylvain explique le principe de son concert « La guitare d’E » « La guitare d’E a pour vocation de réenchanter une guitare d’un ami décédé, on va essayer de lui redonner un peu de joie » explique-t-il avec malice et émotion. Le public est au rendez-vous de ce spectacle guitare-voix en décalage « En effet ça a commencé à 18h23, j’ai déjà fait quelques chansons je vais faire une pause et je reprends après » raconte-t-il avec humour. La guitare est en désaccord avec Sylvain de Saturne, mais ce n’est qu’un détail, ses doigts l’apprivoisent avec une certaine dextérité, c’est là tout l’art de la musique. Les titres s’enchaînent à une bonne cadence entre chanson frenglish, humour potache et sensibilité à fleur de peau. Regarder Sylvain de Saturne en scène peut être assez déconcertant et ambigu pour les spectateurs, l’artiste cherche ses paroles et ses accords parfois « Il le fait exprès ? C’est pas possible d’oublier ses textes ! » s’interroge une spectatrice dans le fond de la salle. Un moment important de ce concert l’interprétation d’un morceau « Je pleure une heure par jour pour me remonter le moral » qui a scotché l’assistance par son intensité dramatique. C’est un spectacle qui rappelle que l’artiste, malgré le public, s’exprime avec du maquillage triste et joyeux, une large palette d’émotions. Sylvain de Saturne en est l’exemple le plus brillant. Un astre brillant dans une galaxie morose.
Benjamin Ansel
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