Déambulant dans les rues de Calais à la recherche de quelques activités culturelles croustillantes à me mettre sous la dent, j’avais une faim de loup. Direction La Timbale, un événement avait lieu. J’ai entendu dire que l’association d’artistes, Maison Mer, y a carte blanche dans ce bar pour tout le mois d’octobre.
Pénétrant en ce lieu, un stand attire mon regard. Une jeune femme du nom de Coco y fait de la sensibilisation sur différentes questions féministes, elle m’explique ceci « La soirée de ce soir c’est Maison Meuf, le but est de montrer les artistes femmes de Calais. Avec ce stand nous faisons de la sensibilisation sur les violences sexuelles, la transphobie ou bien l’homophobie. Des paillettes sont à votre disposition à prix libre c’est pour soutenir les femmes ». Je n’étais pas du genre à me maquiller mais il fallait que je me fonde dans le décor pouvoir observer un univers que je ne connaissais pas. Dans le fond du bar NOTRAC membre du collectif associatif Maison Mer, mixe une musique électro entêtante et hypnotique. L’ambiance débute lentement, les verres se vident, ça chante et ça danse, c’est la vie.
Au détours de morceaux envoûtants j’échange quelques mots avec l’artiste Loup Blaster, venue faire un show durant la soirée « Ce soir je vais jouer des morceaux hip-hop et soul. Je fais mes propres instrumentaux. Les thématiques de mes morceaux sont Calais, la solidarité, l’ouverture d’esprit et la poésie. La scène artistique calaisienne est très masculine, c’est difficile de prendre sa place. Le but de cette soirée est de donner envie à d’autres artistes féminines de s’exprimer. Il faut que les femmes osent prendre leurs places avec des messages percutants. La liberté c’est de donner envie aux autres. » explique t-elle avec une féroce sagesse. 20H30 le show débute et c’est la fièvre à la Timbale. La principale qualité de Loup Blaster c’est sa faculté à créer des mélodies tubesques. Le flow est bon, les paroles sont contestataires, le public adhère et en redemande, le dernier morceau Je suis le feu résume le set à lui tout seul, la grâce.
Dans la tiédeur de l’atmosphère festive, La Dias une artiste drag déboule sur la scène en robe de mariée, référence au Like A Virgin de Madonna. La Dias fait ses propres costumes et c’est sa première scène. C’est une démonstration de lipsync (De l’anglais lip (les lèvres) et sync (synchronisation), le lipsync désigne le fait d’interpréter une chanson sans la chanter, en playback). Le show est théâtral, puissant et sexy. Une féminité décomplexé qui prouve que l’acceptation de soi et de son corps est libérateur. La Dias fait ce qu’elle veut de son corps et c’est une revendication féministe. La foule est en délire, les messages sont passés pacifiquement. Je rentre chez moi avec le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’héroïque, la culture est le noble chevalier qui combat les pensées nocives, c’est essentiel.
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