Les Animaliens débarquent dans les structures extérieures pour proposer des séances de médiation animale. Ainsi, les publics des quartiers prioritaires éloignés peuvent rencontrer chiens, lapins et rongeurs à travers des ateliers bienveillants et ludiques.
Tout le monde ne peut pas se déplacer à la Ferme urbaine pour diverses raisons : un encadrement insuffisant pour de petits groupes, une structure trop loin de la Ferme ou encore, des enfants trop petits pour marcher. Les Animaliens ont donc décidé de venir à la rencontre de leur public ! Grâce au Contrat de Ville, les sessions sont gratuites, car financées par la Ville et l’État, ce qui donne accès aux séances de médiation animale dans les écoles et les centres sociaux où lapins et rongeurs passent du temps avec les humains. En s’ouvrant plus largement à des structures, l’association reçoit aussi de nouveaux publics tels que le GEM du Dragon.
En 2023, c’est 98 séances qui ont été organisés pour des enfants et des adultes. Les structures qui ont accueilli les Animaliens ont été très contentes de la qualité des interventions et ont vécu des expériences uniques, notamment avec les ateliers « lire avec un animal » aux médiathèques du Petit Prince et d’Aragon.
« Des pré-ados avaient réservé des consoles quand nous avions commencé une séance. Lorsqu’ils ont vu qu’on lisait des histoires aux lapins, ils ont abandonné leurs jeux pour venir nous voir et lire à leur tour. Et ça, c’était magique », raconte Élodie Ben, l’intervenante des Animaliens.
Le mantrailing, qui consiste à rechercher une personne disparue, a eu aussi son succès avec le SAS Coluche. Un jeune se cachait et un autre le pistait à l’aide d’une chien tout en prêtant attention aux signaux donnés par l’animal. Une fois l’individu retrouvé, il était récompensé. Une séance s’est déroulée au SAS, une deuxième à la Citadelle et une dernière à la Ferme.
« C’est assez sympa car ça fait un peu détective et ça amène les jeunes qui vivent en bloc dans leur quartier à sortir », explique Véronique Devender, la directrice de l’association.
Ces activités permettent de valoriser les personnes et d’enrichir leur vie en leur apprenant de nouvelles choses, en expérimentant des comportements différents. « Il y a des jeunes qui se sont enfermés dans des rôles de terreur ou de marginal. Ainsi, en se rendant sur un lieu avec des personnes bienveillantes, ils s’ouvrent. L’animal ne juge pas alors ils sont plus confiants », expose Véronique.
De nouvelles actions ont été prévues en 2024 avec de nouveaux partenaires qui rejoignent l’aventure, ce qui apporte de nouvelles actions. Par exemple, les Animaliens ont pour objectif de lutter contre le harcèlement scolaire. Leurs séances permettront de libérer la parole des victimes et de sensibiliser à l’empathie avec des ateliers sensoriels en faisant des parallèles avec l’animal.
« Par exemple, un hérisson se met en boule lorsqu’il a peur et peut rester ainsi sans manger et sans boire. Si personne ne fait rien pour le hérisson, celui-ci va mourir. Et il faut intervenir. Cette situation rappelle ce que vivent les enfants harcelés », démontre Véronique.
Quant aux animaux, ils aiment beaucoup leurs petites sorties qui les changent de leur quotidien. Les lapins et rongeurs sont détendus et peuvent faire confiance aux intervenants qui prennent des précautions pour leur bien-être : ils placent un tapis réservé seulement aux animaux et apprennent aux plus jeunes enfants à les caresser. Quand ces derniers ont compris, ils sont très doux et lisent avec une main posée sur le lapin.
« Ces séances doivent être bénéfiques pour les humains comme pour les animaux. L’un pour l’autre, cela améliore leur qualité de vie. C’est à nous d’être attentif à l’animal avant d’être attentif aux humains », rappelle Véronique.
2024 s’annonce être une année riche pour les humains comme pour les animaux.
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